« Les amants ne valent que par les souvenirs qu’ils se laissent et nous tâchions, c’était un joli effort, de nous laisser des souvenirs précieux. Ah ! maladroit ! » – Le Plaisir de Rompre
Que peuvent bien se dire deux amants qui se séparent avant de retourner vers leur futur mari et future épouse ? Deux êtres qui se sont aimés peuvent-ils se dire au revoir aussi facilement qu’ils l’aimeraient ? Avec deux textes magnifiques de Jules Renard, Joël Coté propose une mise en scène simple et soignée des derniers mensonges de la fin d’un amour.
Le plaisir de rompre, le désir de l’autre
Sur scène, un couple sur le point de se séparer. L’homme et la femme qui s’aiment et tentent de ne pas se déchirer se retrouvent sur le même canapé pour se dire adieu, c’est presque toute une vie qui se déroule devant nos yeux. Et le texte de Jules Renard, très littéraire, titille les oreilles et rend particulièrement savoureux ce moment.
Que se passe-t-il alors dans le Plaisir de rompre ? Ce qu’il se passe souvent quand un couple cherche à se séparer mais sans y parvenir du premier coup. Tension amoureuse, déchirement, dispute, larmes et souvenirs se mêlent dans ce très beau dialogue. Et si les deux comédiens (Hélène Phénix, Morad Tacherifet) commencent piano (peut-être un peu trop d’ailleurs), l’interprétation finit par être sensible et juste.
Quant à la deuxième pièce, « Le Pain Ménage », notre duo se retrouve en position non plus d’amant mais de séduction. Marthe et Pierre, dont les conjoints respectifs se sont absentés après un dîner, évoquent leur vie de couple et les désirs qui les animent.
Touchants, sincères et justes, le duo est aussi beau que réaliste. Ces deux pièces sont d’une modernité folle et toucheront les amoureux déçus autant que les passionnés d’un jour. Une belle réussite !
Avis : ★★★★
Le Plaisir de Rompre, A la folie théâtre
du vendredi 27 avril 2018 au vendredi 1 juin 2018
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