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« Close » ou l’immersion incomplète

On lit de plus en plus dans la presse que le théâtre immersif est certainement l’avenir du théâtre : j’en suis persuadée ! Mais c’est un art exigeant, complexe et qui nécessite d’être clair sur ses intentions. « Close », produit par Big Drama, se lance dans une pièce immersive à la scénographie léchée mais à l’écriture un peu bâclée, et c’est dommage !

« Close », au plus près de la scène

En pleine fin de la première guerre mondiale, des artistes, des exclus (prostituées, transexuel) se retrouvent et se cachent au Phénix, un cabaret parisien sulfureux. Et c’est un mariage que le public s’apprête à célébrer : le capitaine de l’armée française, Emile Barbiquet, va épouser Blanche, la petite dernière de la maison. Mais pour respecter la tradition, un jeu étrange, un peu malsain, est lancé : des secrets sont notés sur un papier et chacun est encouragé à tenter de trouver à qui ils appartiennent.

Si la pièce est immersive dès la billetterie (un peu comme dans Sleep No More), le spectateur est invité, dès les premières minutes, après une petite intro et après avoir mis un masque, à rejoindre le bar du cabaret pour prendre un verre, écouter les chanteurs en attendant que… quelque chose se passe. L’ambiance cabaret est définitivement installée, dans une atmosphère du début des années 20. La scénographie est magnifique, travaillée dans un espace assez restreint mais largement suffisant pour faire vivre une belle histoire.

 

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Mais dès les premières minutes, un doute s’installe : est-ce du théâtre immersif, un escape game ou un jeu de rôle ? Le contour est flou. La petite intro, qui nous invite à explorer le décor, fait penser à la présentation d’un game master. Les interactions très spontanées possibles avec les comédiens et l’injonction de « trouver » les secrets des personnages relève ici plus du jeu de rôle. Le choix est fait, contrairement aux autres pièces, de ne pas laisser le public dans une situation de voyeurisme : on lui demande aussi d’être acteur. Mais être acteur est un … métier !

Le principe de simultanéité des scènes est un peu gâché par des scènes sans grand intérêt : une fausse répétition dans une loge, une discussion entre le mari trompé et une spectatrice qui n’amène rien, et cette obsession de certains spectateurs qui se prennent au jeu et cherchent les secrets sans regarder le spectacle. Il y a dans cette confusion des genres quelque chose d’assez désagréable, qui m’a personnellement perdue. Quelle était vraiment ma place ? Anonyme sous un masque, partie prenante auprès des comédiens, motivée par un maître de cérémonie qui agit comme un maître du jeu… 

L’écriture est par ailleurs quelque peu limitée. Si certaines scènes sont magnifiquement interprétées et embarquent littéralement dans un autre univers, comme seul le théâtre immersif sait le faire, d’autres sont assez pauvres. Certains personnages, qui portent en eux quelque chose de profondément dramatique (comme Petite Chose, superbement bien interprété, qui semble tout droit sorti du cabaret de Liza Minnelli), sont largement sous-exploités.

A la fin, que reste-il de Close ? Une belle immersion dans les années 1920, un décor superbe, l’envie certaine de faire du théâtre différemment, mais une grosse confusion de genre qui ne m’a pas convaincue. 

 

Avis : ★★

Close, par Big Drama – Paris XI

Jusqu’au 25 février

 

Mes autres critiques de théâtre immersif : 

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