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« Vous n’aurez pas ma haine », l’universelle douleur d’Antoine Leiris avec Raphaël Personnaz

On ne sèche pas ses larmes sur la manche de la colère

 

On sait tous à peu près où nous étions le soir du 13 novembre quand les attentats de Paris sont arrivés. Antoine Leiris lui, lisait un livre en attendant sa femme qui ne reviendra jamais du Bataclan. Le 16 novembre, il postait une lettre ouverte sur Facebook appelée Vous n’aurez pas ma haine, texte, devenu livre, qui allait devenir le symbole d’une génération touchée mais qui ne cède pas à la peur. Benjamin Guillard s’en est emparé pour une mise en scène très pudique.

« Vous n’aurez pas ma haine », une douleur universelle

 

Le texte d’Antoine Leiris est d’une grande finesse littéraire mais aussi d’une grande pudeur. En quelques mots, il a su non seulement décrire un instant mais aussi l’instant de tous ceux qui ont été un jour victime d’un drame soudain. En mettant en scène Vous n’aurez pas ma haine, Benjamin Guillard s’est très certainement intéressé à cet aspect universel. On retrouve dans le minimalisme de la scénographie (sobriété des jeux de lumière, chaises, et origami) et la grâce de la pianiste cette ambition de faire d’un sujet lourd un sujet qui ne traite pas uniquement du 13 novembre.

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Car il y a dans la magnifique interprétation de Raphaël Personnaz toute la fureur, la douleur mais aussi la sidération de l’homme à qui on a injustement pris l’être aimé. Contenue, cette tristesse explose à plusieurs reprises, laissant dans cette salle intime du Théâtre du Rond un silence terriblement pesant. Raphaël Personnaz devient alors l’homme blessé dans toute sa pudeur mais aussi toute son horreur, devenu symbole du père qui doit tout autant redécouvrir un monde sans épouse que  sans mère pour éduquer ce fils de 17 mois.

Le Fluctuat Nec Mergitur de l’intime

En effet, la beauté de Vous n’aurez pas ma haine, c’est de faire de l’amour la seule force pour laquelle il faut se battre. L’amour d’un mari pour sa femme, mais aussi l’amour d’un père pour son fils à qui il faut faire comprendre l’incompréhensible. Raphaël Personnaz propose ainsi non pas le récit atroce d’une destruction, mais bien l’histoire d’une reconstruction familiale. De la première visite au cimetière Montparnasse aux petits pots préparés par les mères de la Crèche, entre tristesse et sourires, il y a dans Vous n’aurez pas ma haine une humanité folle, celle qui avait disparue pendant quelques heures le soir du 13 novembre mais qui ne peut être anéantie par les balles. Un Fluctuat Nec Mergitur de l’intime qui fait du bien après les larmes. A ne pas manquer !

Avis : ★★★★

Vous n’aurez pas ma haine, jusqu’au 10 décembre 2017 au Théâtre du Rond-Point

 

Mes autres critiques :

 

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