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« Mickael » de Benjamin Wangermée, une obsession de l’adolescence #OFF2018

« Chante, danse fils. Ils sont là. Ce soir. Il sont tous là. Pour toi. » Mickael

Benjamin Wangermée, on le connait ces derniers temps essentiellement avec la moustache d’Edmond de Rostand dans Edmond d’Alexis Michalik. On le retrouve sur la scène bien plus étroite du Théâtre des Béliers d’Avignon avec Mickael, sa création sur un adolescent fanatique de Mickael Jackson qui doit se construire un destin à la mort de son idole. 

Mickael, vie et mort d’une idole 

Quand la pièce s’ouvre, Mickaël Jackson est encore vivant, mais plus vraiment pour longtemps. Et ça, Mickaël, jeune adolescent tourmenté dans le Nord de la France, n’est pas tout à fait prêt à l’entendre. C’est que Mickaël Jackson est plus qu’une idole pour lui, c’est presqu’un objectif de vie. Devenir danseur pour le roi de la pop, s’inspirer de ses faits et gestes, de ses mimiques ou de son parcours professionnel… Tout est bon pour donner un sens à l’existence de Mickaël à travers l’autre Mickael, jusqu’à l’annonce de ce décès inattendu. 

Mickael, c’est ainsi l’histoire bouleversante non pas d’un fan de Mickael Jackson, mais bien d’un parcours initiatique ; le passage d’un adolescent du monde de l’enfance vers le monde adulte. Perdu dans différents troubles identitaires, coincé dans une obsession quasi pathologique, enfermé dans un univers aussi clos que sa chambre et victime d’un monde qu’il ne comprend pas ou qu’il ne désire pas comprendre, la confrontation du jeune Mickaël au monde réel se fait avec violence, pudeur et beaucoup d’humour. 

Si la scénographie est volontairement étouffante, à l’image de cette idole qui prend beaucoup trop de place, l’interprétation de Benjamin Wangermée est par ailleurs remarquable. Dans les habits moulants d’un Jackson dansant sur Beat It au père surmené dépassé par son fils, il incarne, dans ce seul-en-scène, une panoplie de personnages éclectiques et émouvants. 

Dans cette quête de devenir, d’être soi, Mickaël offre une vision réussie et touchante d’un périple adolescent compliqué, autant par le corps que par l’esprit. Un beau moment. 

 

Avis : ★★★

Mickael de Benjamin Wangermée, Mise en scène Elie Triffault

Dates à venir : suivre le site de la production 

 

 

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