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« Bash » ou l’invention d’une nouvelle forme théâtrale

Ça commence comme un apéro à distance, situation que l’on connaît (trop) bien en 2020. Pour Bash, on s’installe dans son canapé, un verre à la main, et on écoute les premières consignes techniques pour être à l’aise pendant la représentation. On entend bien, ça capte bien mais il est préférable de mettre des écouteurs. Car c’est bien une pièce de théâtre à laquelle nous allons assister et non pas une simple visioconférence. Une nouvelle forme de théâtre est née !

 

Bash ou l’invention d’une nouvelle forme de théâtre

S’il a été possible de voir beaucoup de pièces pendant la période de confinement (j’en parle d’ailleurs ici), il s’agissait essentiellement de captations, dont des trésors qui dormaient enfouis dans les archives des plus grands théâtres. Mais avec Bash, la compagnie Thespis, qui s’était déjà illustrée en proposant une pièce immersive autour de Shakespeare, propose un nouveau format hybride, à cheval entre le théâtre, l’immersion et le court métrage.

Car comme au théâtre d’autrefois, avec Bash, on voit, mais on est aussi vu : c’est le principe de ces mosaïques de spectateurs que l’on peut observer à l’envie en parallèle du spectacle (et pour les plus timides, il est possible de couper la caméra). Mais c’est bien cette caméra qui permet l’immersion, donc l’interaction des comédiens avec les spectateurs. Avec une finesse qui permet d’échapper à l’enfer du jeu de rôle (je suis souvent très mal à l’aise quand le quatrième mur s’effondre) le spectateur est à la fois témoin et partie prenante du spectacle, plusieurs fois sollicités pour rendre l’expérience la plus authentique possible.

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Alors qu’est-ce que Bash ? D’abord, un triptyque écrit par le dramaturge américain Neil LaBute. Un ensemble de trois petites pièces sombres, prenant essentiellement la forme de monologues. Sans dévoiler leur contenu, on y parle de sujets complexes et denses : la mort, la passion dans ce qu’elle a de plus morbide, les abus sexuels, la futilité de la consommation, l’homosexualité tabou… Un condensé de vie qui prend aux tripes, surtout quand il est raconté à toi, spectateur, les yeux dans les yeux. 

Et ce qui aurait pu être une simple retransmission de monologues prend une forme parfaitement inattendue lorsque s’y mélange une construction quasi-cinématographique en live. Les mouvements de caméra sont tous travaillés, précis, permettent une mise en scène réelle, avec des jeux de lumière, des plans très travaillés et bien entendu, permettant de voir ce qui peut-être n’aurait pas dû être vu.

Tantôt filmés, tantôt caméra à la main, les comédiens évoluent devant leur écran comme s’ils avaient été sur scène, avec la prouesse de faire vivre en direct et à distance un vrai moment de théâtre. De ceux qui laissent sans voix et marquent les esprits, de ceux qui redonnent un vrai souffle au spectacle vivant. Une création garantie sans Covid, à déguster sans masque mais avec beaucoup d’émotions. Une vraie trouvaille !

 

Avis : ★★★★

Bash, expérience immersive en ligne, mise en scène de Lysiane Clément et Thai-Son Richardier

Pour suivre les prochaines représentations : voir le site internet de la compagnie Thespis

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